CIMETIERE COMMUNAL DE WIMEREUX ET 14-18

Introduction

Trois sortes de lieux d'inhumation se distinguent en fonction des circonstances...

Le premier en importance regroupe les cimetières situés sur les champs de bataille au sens strict.

Les seconds sont ceux qui jouxtent des centres névralgiques, tels les centres hospitaliers, les concentrations humaines et logistiques, etc.

Les derniers regroupent ceux qui ont été établis en chemin, durant le déplacement des troupes, lors des deux périodes de la guerre de mouvement, à la fin de 1914 et de la mi-1917 à l'Armistice.

 

Les centaines de cimetières militaires de la Grande Guerre, lieux de mémoire, ont des origines variées.

Certains ont été créés au moment même des combats, dans la zone du front.

D'autres, comme à Wimereux (ici) par exemple, sont installés à proximité des centres sanitaires, plus à l’arrière des combats, là où généralement on recueille les combattants mortellement blessés.

 

Après la guerre, une dernière catégorie voit le jour, celle correspondant à des regroupements de petits cimetières (ici), de tombes éparses ou encore de fosses communes.

 

Après le conflit, des travaux de fouilles furent systématiquement entrepris afin d'exhumer des champs de bataille un maximum de corps disparus et ainsi pouvoir procéder au travail d’identification.

 

Cette mission visa également les cimetières provisoires où des erreurs furent commises concernant les mentions surmontant certaines tombes.

 

C'est dans ces cimetières militaires, symboles de reconnaissance nationale, qu'après guerre, s’effectue, pour bonne part, le travail de deuil de centaines de milliers de familles éplorées par la perte d'un des leurs.

 

La construction de nécropoles de regroupement eut également pour objectif de faciliter la restitution des corps aux familles qui en auraient à l'époque fait la demande...

 

Durant la période de 1921 à 1923, 240.000 dépouilles furent ainsi exhumées et déplacées dans des cimetières communaux.

 

Les sépultures militaires, demeurées dans les nécropoles nationales ou dans les carrés militaires des cimetières communaux, sont entretenues aux frais des Etats ayant participé aux combats de la Grande Guerre.

 

Du fait du contexte politique né de la défaite et des difficultés économiques, la procédure de rapatriement fut peu usitée en Allemagne.

 

En ce qui concerne les pays du Commonwealth, toute restitution fut refusée, suivant en cela les usages d'une ancienne coutume aristocratique qui, traditionnellement, voulait que les combattants soient enterrés là-même où ils avaient trouvé la mort, sur le champ de bataille.

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Le carré militaire du cimetière de Wimereux est situé sur les hauteurs de la petite ville côtière de Wimereux, dans l'axe Nord-Sud, et, à deux kilomètres environ en retrait du rivage ; soit en voiture, à plus ou moins 8 minutes de Boulogne-sur-Mer. Notons au passage que Boulogne constituait, durant toute la durée de la Première guerre mondiale, non seulement un immense centre logistique et militaire, par où transitaient les marchandises et les renforts en hommes, mais également, un grand centre hospitalier consacré aux armées...

 

Le cimetière sud, rue Jean Moulin...

Arrivé sur place, après avoir évité d'emprunter la multitude de petites rues montantes à sens unique, et, en se fiant à ses facultés d'orientation, tant l'endroit manque de panneaux indiquant son lieu exact (!), le visiteur est surpris, comme en ce qui concerne le Boulogne Eastern Cemetery, par la disposition des stèles... En effet, dans ce cimetière, les pierres n'ont pas été dressées, comme c'est généralement la tradition dans les nécropoles ou cimetières britanniques, mais bien, au contraire, posées à plat, du fait de la nature instable et sablonneuse du sol.

 

Mais aussi...

Parmi les 2.847 tombes du Commonwealth de la Première Guerre mondiale (plus 14 de la Seconde Guerre mondiale) que compte ce grand cimetière, on trouve, ce qui est relativement rare de rencontrer en ce type de lieu, celles de plusieurs infirmières. En effet, une croix disposée à l'entrée de la zone réservée aux militiaires attire l'attention du visiteur et fait découvrir les tombes des infirmières. Cette présence s'explique par le fait qu'un important complexe hospitalier avait été créé, en contrebas, au sein même de la station balnéaire et par l’armée britannique, durant la Première Grande mondiale.

 

Ainsi, à l'époque du conflit, aux alentours de 1917, 10 hôpitaux fonctionnaient simultanément, non seulement pour accueillir les soldats blessés au front, à quelques dizaines de kilomètres de là, mais aussi pour les combattants souffrant de "pieds gelés", et de maladies telles que : typhus, pneumonie, angine, grippe espagnole, maladies vénériennes, etc.

 

Les hommes qui ne se remettront pas de leur maladie ou de leurs blessures seront ainsi inhumés dans le cimetière municipal de Wimereux "sud" jusqu’en juin 1918.

 

Passée cette date, faute de places suffisantes, un nouveau cimetière sera tracé à Wimille (Terlincthun British Cemetery), à moins de 2 kilomètres, à l'Est et en retrait du premier, plus profondément enfoncé dans le territoire.

 

En plus des centres logistiques qui s’organisent autour des ports, un gigantesque espace sanitaire s’établit tout au long du littoral français. Celui-ci compte ainsi, jusqu'à une cinquantaine de centres de soins répartis du Nord au Sud et à l'Est, entre Calais, Wimereux, Boulogne, Dannes-Camiers, Etaples, Le Touquet-Paris-Plage et Saint-Omer.

 

Revenons-en au cimetière proprement dit...

 

Dans la parcelle militaire qui borde les anciennes sépultures de civils, à côté de la Croix du Sacrifice, une tombe se distingue par la présence de petits drapeaux canadiens et des petites croix de bois parées d'un coquelicot.

En effet, c'est là que se trouve la tombe du lieutenant-colonel, et poète, John McCrae.

 

Médecin, McCrae sera mobilisé volontaire et servira dans le secteur d’Ypres où il prodiguera des soins aux soldats blessés au cours de la seconde bataille d’Ypres, d'avril à mai 1915.

C'est durant ces combats qu'il perdra un ami proche et qu'en outre il composera le célèbre poème "In Flanders Fields"...

 

Première fleur à avoir repoussé sur les sols ravagés par les explosions d'obus, le coquelicot évoque à la fois la couleur du sang versé et la renaissance de la vie.

 

Au sortir de la guerre, ce poème, devenu très populaire dans le monde, contribuera à l’adoption du coquelicot (poppy), comme fleur symbolisant "le souvenir" au sein de la mémoire collective britannique.

 

 

Et sur John McCrae ici

 

Services communaux et renseignements pratiques ici et ici