Améliorez votre orthographe !

 

Erreurs courantes

 

Pour commencer, quelques erreurs fréquemment commises :

  • oubli d'un r dans occurrence, récurrence;
  • conjugaison de envoyer à l'indicatif présent erronée : envoyer n'a rien à voir avec voir, c'est un bon verbe en -er (j'envoie);
  • élision de presque devant une voyelle, alors que presque ne s'élide que dans presqu'île;
  • oubli du trait d'union dans au-delà, au-dessus etc. ou mise de trait d'union dans en dessous, en deçà etc.;
  • du premier e de coefficient;
  • utilisation disparate du ;
  • et évidemment l'influence de l'anglais est parfois négative : mauvaise graphie de trafic, adresse, connexion, danse, langage, girafe, abréviation, transfert, symétrie, polyèdre, courrier, etc.

Les traits d'union

 

1.  Non et quasi

Non-nom et non adjectif
quasi suit les mêmes règles.
Notez aussi l'adjectif nonpareil (qui n'a pas de pareil).

Exemples : non-déterminisme et non déterministe, quasi perpétuel et quasi-totalité.

2.  Nu et demi

Nu et demi adjectifs précédant le nom se joignent à lui par un trait d'union et ne s'accordent pas. Attention : dans à demi, demi fait partie intégrante de la locution et, n'étant donc pas adjectif du mot qui suit, ne se joint pas à lui par un trait d'union.

3.   En dessous, par-delà

Avec au ou par toujours un trait d'union, jamais avec en.

Exemples : au-delà, en deçà, par-dessus.



4.   Expressions latines

Les expressions latines qui prennent un trait d'union sont très rares (ultra-petita, intra-muros, extra-muros).

Exemples : a priori, ad hoc, vice versa, ...

Notez par la même occasion que ces expressions ne prennent jamais d'accent (a fortiori, a posteriori).



5.   Expressions « toutes faites »

« De-ci, de-là », « par-ci, par-là », quelques-un(e)s, jusque-là, là-{bas,dessus,devant,haut}, ici-bas, c'est-à-dire.

 

6.   Noms composés commençant par faux ou nouveau

Ces noms composés ne prennent pas de trait d'union sauf faux-filet, faux-fuyant, faux-monnayeur, faux-semblant et nouveau-né.
Faux-bourdon prend un trait d'union dans le sens musical, l'abeille mâle n'en prend pas.

7.   Préfixes requérant ou non un trait d'union

  • sous, hors sont suivis par un trait d'union.
  • anti, inter, intra, pré, sur se collent directement au mot (sauf dans des cas où ce serait peu esthétique comme anti-impérial ou anti-sous-marin).

Exemples : surtension, sous-tension...



Les accents

 

A.  Double consonne

Jamais d'accent sur une voyelle précédant une double consonne ou un x.
Quelques exceptions devant ss. Les voici toutes :

  • châsse, châssis, enchâsser, enchâssement, enchâssure;
  • les formes de l'imparfait du subjonctif de croître (crûsse, ...)
  • amuïssement;
  • boësse;
  • les mots basés sur haïr (haïssable, ...)

Exemples : coefficient, dessécher, ...



B. Utilisation de è

L'accent grave peut apparaître sur le e uniquement

  • en fin de mot mais, dans ce cas, le mot est terminé par s.

    Exemples : népenthès, près, succès.
    L'écriture par trop fidèle à la langue originale de mots grecs transgresse cette loi (épistémè et koinè).

  • en milieu de mot quand la voyelle de la syllabe suivante est un e muet.

    Exemples : pèlerin, règle.

*  Vous ne pouvez donc pas vous permettre de doute quant à l'accent de polyédrique, procéder.



C.  Ça et çà

Ça est l'abréviation de cela tandis que çà est un adverbe de lieu (« çà et là ») ou une interjection (« ah çà ! » et « çà alors »).

 

D.  Mots terminés par à

Ces mots sont très rares : à, çà, deçà, déjà, delà, là, holà, pietà, {re}voilà.

 

E. Mots ne prenant étonnamment pas d'accent

Le e des mots suivants s'écrit sans accent mais se prononce (ou peut se prononcer) comme s'il en portait un : besicles, Clemenceau, cuillerée, pedigree, repartie, revolver.

F. Adverbes en -ument

Prennent un accent circonflexe assidûment, {in}congrûment, continûment, crûment, {in}dûment, goulûment, nûment. Les autres s'écrivent sans accent.

 

G.  Croître

Les formes conjuguées de croître communes avec celles de croire prennent l'accent circonflexe pour permettre de les distinguer.

Exemple : tu croîs en force et en sagesse.

 

H.  Les trémas

Le tréma se place toujours sur la seconde voyelle du groupe qui, s'il n'y avait pas de tréma, se prononcerait comme un seul son. Notez aussi l'absence de tréma dans Saigon.

Exemples : contiguë, naïade.



Élisions

1.  Presque et quelque

Presque et quelque ne s'élident jamais (sauf dans presqu'île et quelqu'un).

 

2.  Quoique, puisque, lorsque

Quoique, puisque, lorsque ne s'élident que devant les pronoms et articles (c.-à-d. un{e}, il, elle, on, en, aucun)

Exemple : Quoique encore enfant lorsqu'il se présenta, il fut accepté.



3.   Si

Si s'élide devant il{s}.

 

4.  Élision de entre

Retenez les trois verbes suivants : entr'aimer, entr'apparaître et entr'égorger.
Remarque : entrapercevoir et entrouvrir peuvent aussi s'écrire entr'apercevoir et entr'ouvrir.



Les accords

A.   Les adjectifs de couleur

Les adjectifs de couleur non composés et non issus d'un substantif s'accordent toujours.

Exemples : la lune verte, les chiens rouges.

Parmi les adjectifs issus d'un substantif, seuls s'accordent fauve, rose, écarlate, mauve, incarnat et pourpre. Un moyen mnémotechnique : frémi de peur.

Exemples : les chandails roses, les pulls orange.

Les adjectifs de couleur composés ne s'accordent jamais.

Exemples : des complets gorge-de-pigeon, une chemise vert pâle.

B. Adjectifs commençant par multi.

Ces adjectifs ne prennent pas la marque du pluriel au singulier, malgré l'idée de quantité sous-tendue par multi.

Exemples : un système d'exploitation multitâche, un démon multiforme.



Règles empiriques

Ces règles vous permettront d'orthographier correctement certains mots que vous ne connaissez pas. Pour bien comprendre cette section, je vous invite à revoir la notation des expressions régulières. Une expression régulière peut être soit un mot entier, soit une expression contenant un des caractères de remplacement suivants :

  • * remplace un nombre quelconque de caractères
  • ? remplace un caractère à sa position
  • [] remplace un ensemble de caractères
  • [^] exclut un ensemble de caractères

Par exemple, l'expression régulière zo[^iu]*e désigne tous les mots commençant par zo, tels que la troisième lettre existe et soit différente de i ou u et terminés par e. C'est l'utilisation de  qui nous a permis de découvrir la majorité des règles empiriques

I.  Position quelconque dans le mot

 

  • *n[bpm]*

    Habituellement la nasale présente devant un b, un p ou un m est le m (rampe, emmitoufler). Quelques mots font exception : bonbon, bonbonne, Canberra, embonpoint, Gutenberg, Istanbul, mainmise, mainmorte, néanmoins, nonpareil, perlimpinpin et les premières personnes du pluriel du passé simple des verbes en *enir (vînmes, appartînmes).

  • *bb*

    Le double b est rare en français : les mots formés sur abbé, dribbler, gabbro, gibbérell{ine,ique}, gibb{eux,osité}, gibbon, hobby, kabbal{e,istique}, kibboutz, koubba, lobby, rabbin, sabbat{,aire,hien,ique}, scrabble et scrubber.

  • *dd*

    Le double d est relativement rare en français : addax, addendum, addic{tion,tif}, addi{tion,tif,...}, adduc{tion,teur}, bouddha, caddie, cheddar, cheddite, haddock, kaddis(c)h, ludd{ite,isme}, lyddite, paddock, {plum-}pudding, puddl{age,er}, quiddité, reddition, teddy-bear et yiddish.

  • *imph*

    Le groupe de lettres imph est inexistant dans la langue française. Vous ne pouvez donc pas vous permettre d'hésitation pour écrire symphonie ou lymphatique.

  • *inn*

    La voyelle i est très rarement suivie de deux n. Voici les exceptions : cinnamone, cinnamique, djinn, finn, finnois, ginnerie, quelques mots formés par l'adjonction du préfixe in (c.-à-d. inné, innervation, innocent, innommable, innover), innocuité, linnéen, Minnesota, pinne (un mollusque), pinnipède (l'ordre des manchots), pinnule (plaque de métal utilisée dans les goniomètres), tintinnabuler, Winnipeg, winnipegois et zinnia.

  • *griff*

    Le son grif s'écrit toujours griff sauf dans logogriphe, gryphée et onychogryphose.

  • *chauff*

    Le son chof (ou chôf) s'écrit toujours chauff sauf dans bischof (ou bichof) et dans schofar.

    Exemples : chaufferette, échauffourée.

  • *affl*

    La forme affl est la plus courante. Seuls s'écrivent avec un f érafler (+ famille) et rafler.

  • *ifl*

    Un seul f sauf dans les mots commençant par siffl et dans diffluer et riffle (arme à feu, revolver, bagarre - ne pas confondre avec rifle, carabine).

  • *ofl*

    Toujours un seul f.

  • *ufl*

    La forme ufl est la plus courante. Seuls joufflu, {es}souffler et buffle, duffle-coat et insuffler prennent deux f.

  • *affr*

    Au début d'un mot, deux f sauf dans les mots basés sur Afrique. Ailleurs, toujours un seul f. Notez le village français de Saint-Affrique.

  • *iffr*

    Deux f sauf dans dentifrice, enchifrené, fifre{lin} et saxifrage.

  • *ufr*

    Un seul f sauf dans engouffrer, gouffre, souffrir et suffrage

  • *imm*

    Si la séquence imm est courante au début des mots (immunité, immense,...), elle est très rare à l'intérieur d'un mot : rimmel, trimmer (engin de pêche ou condensateur) et shimmy.

    Exemples : trimer (le verbe), frimas, sentiment.


  • *oui*

    Cette séquence prend un tréma uniquement dans {in,}ouï, ouï{e,r}, ouïg{h}our, souï-manga et zaouïa.

  • *[^o]ui*

    Cette séquence prend un tréma uniquement pour signifier que le u ne sert pas à durcir la consonne qui le précède (ambiguïté, contiguïté, désambiguïser, exiguïté) et dans amuïr.

  • *umm*

    La séquence umm n'apparaît que dans drummer, gummifère (qui se prononce de plus [gomifer]), kummel, nummul{aire,ite,itique} et summum.



II.  Débuts de mots

 

  • ab*

    Seuls les mots de la famille de abbé prennent deux b.

  • ac[aou]*

    Les mots commençant par le son ac prennent habituellement deux cc. Exceptions : acabit, acacia, académie, acadien, acajou, acanthe, acariâtre, acarien, acolyte, acompte, aconit, acoquiner, acoustique. Notez aussi akkadien.

  • add*

    Les mots commençant par add sont très peu nombreux : addax, addendum, addict{tion,tif}, addi{tion,tif,...}, adduc{tion,teur}

  • aff*

    Les mots commençant par af[^f]* sont rares (aficionado, afin de, afocal et les mots formés sur Afrique). Tous les autres prennent deux f. Attention à la ville française de Saint-Affrique.

  • agg*

    Les mots commençant par agg* sont rares : aggiornamento, agglomérer, agglutiner et aggraver.

  • amm*

    Les mots commençant par amm sont rares : Amman, ammoniac (+ famille), ammonite.

  • app*

    Les seuls verbes commençant par ap[^p]* sont apaiser, apurer, apercevoir, apeurer, aplanir, aplatir, apitoyer et apostropher. Tous les autres prennent deux p.
    Les noms ne prennent qu'un p sauf ceux basés sur un verbe non repris dans la liste ci-dessus.

  • arr*

    L'r n'est double que dans les verbes et dans les mots de leur famille (deux exceptions : aromatiser et arabiser).

  • alcoo*

    Toujours deux o.

  • com[aeiouy]*

    Habituellement les mots commençant par com prennent deux m. Font exception les mots suivants : coma, comandant (personne qui, avec un ou plusieurs autres, donne un mandat), comédie, comédon, comestible, comète, comices, comique, comitadji, comité, les Comores et comourant.

  • dess*

    Le son s après le préfixe dé est toujours noté par deux s.

    Exemples : dessaisir, dessaler, dessécher.

  • ecc*

    Ces mots sont relativement rares : ecce homo, ecchondrose, ecchymose, ecclésia, ecclésiastique.

  • eff*

    Les seuls mots commençant par ef[^f]* sont éfaufiler (+ formes conjuguées), efendi (titre turc), éfourceau (petit chariot), efrit (génie arabe). Tous les autres prennent deux f.

  • micro*

    Les mots commençant par micro ne prennent un trait d'union que quand la lettre suivant micro est un i ou un o. Une exception : micro-cravate (c'est normal, ici micro n'a pas le sens de petit, mais de microphone).

    Exemples : microélectronique, micro-informatique, microsillon.

  • mol*

    Ces mots ne prennent habituellement qu'un l.
    Exceptions : les mots basés sur mou (mollasson, mollesse, mollir, mollet, molleton, mollusque).

  • obb*

    Aucun mot ne correspond à ce schéma.

  • occ*

    Les mots avec un seul c sont les plus rares : ocarina, océan, ocelle, ocelot, ocul{aire, iste}.

  • onn*

    Aucun mot ne correspond à ce schéma.

  • opp*

    Seuls oppidum, opportun, opposer (et familles) prennent deux p.

  • orr*

    Aucun mot n'a cette structure.

  • sup*

    Les mots commençant par sup prennent deux p sauf les mots commençant par super, par supin par supra ou suprême.



Fins de mots

·        *cable et *quable

Les adjectifs de la forme *cable sont les plus courants. Notez cependant {in}attaquable, critiquable, immanquable, remarquable.

·        *eiller

Les terminaisons eyer, éier et eillier sont beaucoup plus rares : capeyer, faseyer, grasseyer, langueyer; caféier, planchéier, théier et groseillier.

·        *eau

Seul bordeaux prend un x au singulier.

·        *eu et *eux

Les substantifs se terminent en eu, les adjectifs en eux.
Exemples : un preux chevalier, un vieux pieu, un voeu pieux

·        *gage

Toujours *gage sauf dans baguage (dans le sens d'action de baguer).

·        *geance et *gence

Toujours gence sauf dans allégeance, dérogeance, engeance, intransigeance, {dés}obligeance, vengeance.

·        *geant et *gent

Parmi les adjectifs verbaux, seuls s'écrivent par gent ceux issus de verbes en *erger et négligent.
Exemples : affligeant, convergent, dirigeant.

·        *ic

Les seuls adjectifs en ic sont chic, public et laïc.

·        *iers

Seuls les mots coulommiers, pithiviers, tiers et volontiers prennent toujours s.

·        *ionnis?e

Les mots en ionniste ou ionnisme prennent usuellement deux n. Les exceptions existent malheureusement : galioniste, histrioniste, marcioniste, passioniste, sioniste et unioniste (et les équivalents en isme).

·        *[^i]onis?e

Les mots en oniste ne prennent habituellement qu'un n. Il faut cependant noter les exceptions : bâtonniste, champignonniste, cloisonnisme, gasconnisme.

·        *oire et *oir

·        Tous les substantifs féminins ont la terminaison oire.

·        Les adjectifs (aux deux genres) ont la terminaison oire (sauf noir).
Exemples : illusoire, rédhibitoire.

·        Les verbes ont tous la finale oir sauf boire et croire.

·        Quatre-vingts pour cent des substantifs masculins se terminent par oir. Les mots directement basés sur un verbe s'écrivent en oir (abatt{re,oir}, fum{er,oir}, compt{er,oir}). Les mots en *atoire ou *itoire prennent toujours l'e.

·        *o?a?ique

Un mot de cette forme ne prend jamais d'accent sur le o même si le mot dont il est issu en possède un.
Exemples : symptomatique, drolatique.

·        *onade et *onnade

Les mots en *onnade sont les plus nombreux. Retenez donc ceux en *onade : cantonade, carbonade, caronade, cassonade, flanconade, gonade, limonade, monade, oignonade, ratonade.

·        *onal

Les mots en onal ne prennent qu'un n sauf confessionnal.

·        *onali*

Les mots en isme, iste et ité provenant d'adjectifs en onal ou onnel prennent le même nombre de n que ledit adjectif, sauf traditional{isme,iste} et rational{isme,iste,ité}.

·        verbes en *onner

Les verbes prennent deux n sauf détoner (au sens d'exploser), dissoner, s'époumoner, ramoner et téléphoner.

·        *ope

Un seul p sauf dans échoppe et enveloppe.

·        *ôt

Seuls prennent un accent circonflexe les mots suivants : {aussi,bien,lève-,plu,si,tan,}tôt, dépôt, entrepôt, impôt, prévôt, rôt et suppôt. À part pour les mots basés sur tôt, l'accent s'explique étymologiquement : la parenté avec déposer, entreposer, imposer, rôti et supposer est évidente. La parenté entre préposé et prévôt l'est moins.
Exemples : bourricot, cheminot, dévot, hottentot.

·        *tiel et *ciel

La forme *tiel est la plus courante. Cependant circonstanciel, révérenciel, tendanciel et les mots en *iciel prennent c (sauf excrémentitiel, interstitiel).

·        *xion

La finale ction est la plus courante. Notez cependant annexion, complexion, {dé,inter}connexion, convexion, crucifixion, déflexion, {génu,in,rétro}flexion, {soli}fluxion, {ir}réflexion, transfixion.